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Sortie au musée de Valence

Né en 1955 à Barcelone, donc artiste méditerranéen, Jaume PLENSA avait déjà été invité à Valence en 1994 pour une biennale intitulée "Un sculpteur, une ville". Il avait alors réalisé 21 portes en bronze disséminées dans la ville. Cela tombait évidemment sous le sens qu'il réponde présent et intervienne à nouveau légitimement trente ans plus tard. Mais cette fois, il répond à une commande spécifique de la ville de Valence avec une sculpture en acier inoxydable de près de 5 mètres de haut et de 1.5 millions d’euros. Intitulée Le messager, sa statue installée place des Ormeaux correspond à une sculpture en dentelle de neuf alphabets qui se mélangent entre eux. Elle figure un corps anthropomorphe, une silhouette ouverte faite de pleins et de vides, de lettres entrelacées et soudées les unes aux autres pour former une résille aérienne et diaphane qui semble en lévitation et qui accueille le spectateur. Ce dernier peut effectivement s’immerger dedans comme dans un abri accueillant et protecteur.  

Les lycéens de la spécialité Arts Plastiques et ceux de l'enseignement optionnel ont pu se rendre au musée et découvrir une soixantaine de travaux de ce sculpteur catalan. Ils ont pu constater que son œuvre est avant tout dédiée à la sculpture dans l’espace public, mais pas seulement. Jaume PLENSA expose aussi des dessins monumentaux et réalise des installations. Il travaille par séries et dit avoir besoin de vérifier les choses avec ses mains : "J’ai mes yeux dans les doigts". D’ailleurs, il affirme qu’il faut caresser la matière pour comprendre. Ce qui l’intéresse réellement, c’est par conséquent la matière et la matérialité : le bronze, l’albâtre et l’acier.

L’importance du texte et des idéogrammes est capitale dans sa démarche. L’artiste associe et mélange des alphabets qui cohabitent dans le monde (latin, grec, cyrillique, arabe, chinois, arménien pour la première fois à Valence, géorgien, hébreu, hindi, japonais…) dans un message d’universalité, car nous sommes tous semblables. Les lettres sont les racines qui nous constituent et qui nous définissent. Elles nous permettent de lire et de dire le monde. Grâce à elles, nous partageons tous le même lien avec la terre ; ce lien indispensable entre la terre et nous. Il y a l’idée que nous sommes des êtres de communication même si l’humanité est imparfaite et tente de toujours faire mieux pour y parvenir.

Mme Pascaline FARESSE - Professeur d'Arts Plastiques


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